Lédenon, c'est non

Nicolas Hermet - 2022-04-28

J’aurais aimé ne pas avoir à écrire cet article. Déjà parce que je ne savais pas bien quoi vous raconter. Mais aussi parce que l’envie de vous le partager n’était pas vraiment là.

Et puis, j’ai repensé à mon post LinkedIn sur ma victoire de Magny-Cours. Et je me suis dit qu’il fallait aussi que je vous partage ce second opus, car cela fait partie de la course automobile.

Bon je ne vous cache pas que les équipes de Classic Racing School me poussent un peu pour vous raconter ce qu’il s’est passé, et ils ont bien raison !


UN CIRCUIT DIFFICILE


Ceci est un virage à gauche. Et c’est maintenant qu’il faut tourner.

Je savais que Lédenon était réputé pour être vraiment difficile. Des virages en aveugle et en dévers, bref, tout ce qu’il faut pour vous compliquer la tâche, avec en bonus des changements de pentes à en faire pâlir Space Mountain.

Dans l’ordre de gauche à droite : moi, Michel Dupont, Pierre Sancinena, et Eric Lecluse à l’issue de ma première course à Magny-Cours Photo: @tmsrubio

Et là, surprise : on commence par s’installer dans les paddocks, directement à côté d’Eric Lecluse et Michel Dupont avec qui j’ai partagé mes deux derniers podiums.

Dans ma tête, pour moi qui ai connu le karting amateur, avec ses tensions, voire ses coups bas, je me demande sincèrement ce que cela va donner.

Mais ici, ce n’est plus du karting. Les pilotes sont là pour l’amour du sport auto. Et c’est donc un bonheur de pouvoir échanger avec eux plus longuement que sur un podium. Je découvrirais ainsi plus tard, mais à mes dépends, ce que signifie réellement le terme “Gentlemen Driver”.


UN PARTENARIAT ORIGINAL


J’avais également décidé, afin de profiter encore mieux de l’ambiance des paddocks, de venir avec deux vans aménagés, confiés par la société VaViVan.


Leurs modèles sont très bien conçus et vraiment agréables. Imaginés avec tout ce qu’il faut, ils ont en plus la particularité d’être aménagés à la main. Le combo parfait pour une sortie circuit quand on aime les belles mécaniques.

Si vous habitez la région Toulousaine, je vous conseille vivement d’aller faire un tour sur le site de VaVisVan pour voir ce que ça donne et vous en louer un pour le week-end ou vos congés !


UN RÉSULTAT DÉCEVANT


Malheureusement – si vous avez lu mes péripéties de Magny-cours, cette fois, ni les enseignements de la Vaillante Académie et de Classic Racing School, ni nos partenaires RRS ou Yéma n’auront pu m’aider.

Le porte moyeu en magnésium, réparé in-extremis à Magny-cours avant les qualifications, m’a lâchement abandonné au dernier virage en essais privés.

Nous sommes vendredi matin. Je n’ai roulé que 35 minutes. Pourtant mon week-end s’arrêtera là. Théo, mon mécanicien sur cette épreuve est, je pense, encore plus déçu que moi.

Pourtant, il n’y est pour rien. Moi non plus. Personne. La pièce s’est simplement cassée en deux en plein roulage. Et une toute petite partie, pourtant ressoudée à Magny-cours, s’en est allée dans les graviers, je ne sais où.

Et pour ceux qui s’étaient comme moi, toujours demandé ce qui arrivait aux voitures qui terminent dans les graviers, je vous laisse une petite vidéo :



ICI ON EST PAS EN KARTING


Ayant eu l’autorisation de la direction de course, j’ai pourtant cherché en vain pendant une heure ce bout de pièce dans les graviers au virage 14 du circuit à la pause déjeuner. À pied. Lorsque personne ne roule.

Nous avions l’espoir de pouvoir la ressouder… Mais pour cela fallait-il la trouver.

C’est le soir même, alors que la nuit tombe et que les moteurs ont arrêté de rugir, que j’ai compris ce que voulait dire “Gentlemen Driver”. Mes deux concurrents et voisins, avec leurs conjointes et leurs chiens en laisse, s’arrêtent sur notre emplacement et vont tous à côté du porte moyeu cassé.

Cela faisait une heure, qu’eux aussi, en groupe, ont arpenté les graviers de ce virage 14 dans l’espoir qu’on puisse ressouder la pièce et courir contre (avec) eux le lendemain. Ne sachant pas ce qu’ils cherchaient, ils ont ramené pas mal de débris pouvant ressembler à celui dont nous avions besoin.

Certes, quand on ferme la visière et que les feux s’éteignent il n’y a pas de gentillesse qui tienne, seulement la course. Mais ce geste là, dans les paddocks je m’en souviendrai pendant longtemps.

Merci à vous de m’avoir montré ce qu’est réellement le sport auto.

DNF: DID NOT FINISH

Alors oui, j’aurais aimé vous raconter plus de choses. D’autres choses. Mais c’est aussi ça la course. C’est un week-end qui s’arrête le vendredi soir.

Et cela, même quand tout le monde est au top niveau.

Alors merci à ceux qui me soutiennent, même dans ces moments difficiles. Merci au Volant Michel Vaillant x YEMA, à la Vaillante Académie, aux Circuits de Vendée, à YEMA, et aussi RRS, sans oublier bien sûr la Classic Racing School.

Et enfin, un grand merci à VaVisVan, car je ne vais pas vous mentir… Cela m’aura permis de profiter autrement que prévu de cette belle région Nîmoise. J’aurais eu l’air malin avec une chambre d’hôtel en bord de circuit… !